[Interview] Rencontre avec Didier Perréol, fondateur de Priméal

Marque pionnière dans l’importation de quinoa bio en Europe, Priméal fête cette année ses 30 ans. Entretien avec Didier Perréol, président et fondateur de la marque.

Est-ce que vous pouvez revenir sur l’histoire de la création de Priméal ?

Pour me présenter brièvement, je suis ardéchois, fils d’agriculteur et entrepreneur autodidacte. Dans les années 80 je possédais quelques magasins bio en Ardèche mais après un voyage aux Etats-Unis, j’ai réalisé que je devais créer ma propre marque. J’ai donc fondé Ekibio puis Priméal.

Quelle est l’origine du nom Priméal ?

Priméal est un mélange de « premier en céréales » et de Perréol, mon nom, qui fait lui-même penser à Eole le dieu du vent. Le premier logo représentait une graine en train de germer, en référence aux céréales.

Comment avez-vous pensé à importer le quinoa en France et pourquoi ?

Quand j’ai créé Priméal, j’ai fait énormément de salons en France et en Europe. Lors d’un salon à Genève, en septembre 1989, j’ai découvert le « riz sacré des incas » et j’ai eu un véritable coup de cœur. Ensuite, je suis allé en Bolivie, le pays du Quinoa, avec l’idée de l’importer en France. A l’époque, personne ne connaissait cette graine et c’est ce qui a fait la force de Priméal. Une petite marque qui a réussi à faire connaitre le quinoa en France et en Europe et qui est devenue leader sur le marché. Aujourd’hui, tout le monde connait le quinoa.

Comment était le marché du bio en France au moment de la création de Priméal ?

Le marché du bio, il y a 30 ans, en était à ses balbutiements. On nous prenait pour des marginaux ! Puis petit à petit, l’alimentation s’est diversifiée et le bio est entré dans les habitudes de consommation et les mentalités.

Comment se démarque Priméal de ses concurrents ?

Innovation, marketing et communication sont les clés pour se démarquer de la concurrence. Pour cela nous créons de nouvelles recettes et nous misons sur des packagings attractifs par exemple.

Qu’est-ce qui fait la force de Priméal ?

Priméal est une marque qui existe grâce aux magasins bio et surtout grâce à sa relation étroite avec le monde agricole. Je peux citer, par exemple, les producteurs de petit épeautre de Haute-Provence, de riz de Camargue et bien-sûr de quinoa en Bolivie. C’est une fierté de dire qu’aujourd’hui nous sommes associés à tous ces producteurs. Quand je vois où nous en sommes, que ce soit en Bolivie ou en France, je réalise que c’est l’aboutissement d’un partenariat de longue date. Ce qui fait la force de Priméal c’est le lien avec la terre. Aucune autre société n’est aussi implantée dans le monde agricole.

Selon vous, quels sont les faits marquants dans l’histoire de la marque ?

Il y en a eu beaucoup ! Par exemple, le premier salon Natexpo de 1989 où nous avons reçu le prix du meilleur stand. Ce fut une véritable reconnaissance car nous venions tout juste de créer Priméal. Je peux également évoquer les changements de logos. Ils ont évolué au fil des années. Aujourd’hui le logo est très rond, féminin et évoque le lien entre la graine et le soleil. Enfin, l’évolution dans la production de quinoa mais également avec nos autres filières de petit épeautre et de riz. Cette production est le reflet de 30 ans d’histoire.

Combien il y avait-il de produits au début de la marque et maintenant ?

Au commencement de la marque, nous devions avoir environ 150 produits et aujourd’hui plus de 500 références composent la gamme Priméal.

Et chez les collaborateurs ?

Au début d’Ekibio, nous étions 5 puis 15 en 1999. Aujourd’hui, nous comptons environ 200 employés au siège à Peaugres (07) où se trouve l’unité de production des pâtes sèches Priméal ainsi qu’à Chasse sur Rhône, unité de mélanges et conditionnement des céréales.

Vous étiez en Bolivie pour la récolte en Mars, comment est le cru de Quinoa pour les 30 ans de Priméal ?

C’est une excellente récolte, au point de vue de la quantité et de la qualité. Nous en saurons plus fin prochainement mais je suis très confiant !

Citez 3 produits phares de la marque que vous recommandez d’avoir dans ses placards

Question difficile, je vais en citer 5 ! Pour commencer, le grain de quinoa blanc, ensuite les spaghettis ail et persil au quinoa, le trio de riz de Camargue, le boulgour de petit épeautre et enfin, la crème de châtaigne.

Quels sont les projets en cours pour Priméal ?

Nous venons de démarrer des travaux d’extension de notre unité de production à Peaugres pour de nouveaux projets Made In France autour de notre expertise de fabricant céréalier. Mais je n’en dirai pas plus pour le moment…