[Interview] Entretien avec Claudine Demay, directrice de l’innovation & du développement
A l’occasion des 30 ans de Priméal, nous avons rencontré Didier Perréol, son fondateur et Bernard Martin, directeur des opérations, afin qu’ils nous présentent cette marque pionnière de l’alimentation végétale. C’est au tour de Claudine Demay, directrice de l’innovation et du développement, de répondre à nos questions.
Pouvez-vous m’expliquer en quoi consiste votre travail ?
« Je travaille dans un service qui a été créé au fil de la croissance d’Ekibio. Nous travaillons sur les produits de demain. Notre rôle est d’imaginer des produits, d’amener des idées, des propositions. Nous réalisons aussi un travail sur l’analyse nutritionnelle, la mise en place de filières… et cela pour toutes nos marques alimentaires. Nous cherchons à développer des produits de qualité et à faire évoluer ceux existants dans leur globalité. Au-delà des aliments, on peut également parler d’innovation dans les outils de production mais aussi avec les sous-traitants ».
Depuis combien de temps travaillez-vous chez Ekibio ?
« Je travaille chez Ekibio depuis 25 ans. Au début, j’ai été engagée comme directrice marketing puis ma mission a bien évolué quand le service de l’innovation et du développement a été créé. Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 10 personnes ».
Combien de nouveaux produits développez-vous par an chez Priméal ?
« Cela dépend des années mais en moyenne, nous développons une cinquantaine de nouveaux produits par an chez Priméal ».
Priméal est la marque championne de l’alimentation bio et végétale, comment faites-vous pour trouver de nouvelles idées, de nouveaux ingrédients ?
« Je suis végétalienne depuis l’âge de 15 ans et agronome de formation. J’aime faire la cuisine et innover, que ce soit avec les produits ou dans les recettes. Dans les céréales et les légumineuses, il y a énormément de possibilités. L’idée est de donner envie aux gens et d’amener une certaine pédagogie. Avec les produits Priméal, nous souhaitons nous adresser à tous les publics, qu’une personne sache cuisiner ou non. Les idées naissent de rencontres avec les producteurs comme pour le petit épeautre de Haute-Provence, par exemple, que j’ai découvert il y a 30 ans sur la foire de Montfroc, dans la Drôme. Les idées naissent aussi des différentes cultures culinaires, des rencontres avec les chefs et d’une curiosité permanente ».
Quelle est la clé pour se démarquer de la concurrence ?
« Il faut proposer des produits de qualité, qui ont du sens pour le consommateur et qui restent accessibles. Par exemple, nous avons été les premiers à développer le couscous aux fleurs. Nous travaillons aussi sur la valorisation des atouts nutritionnels. Nous avons comme projet de lancer une gamme autour du chanvre. C’est une plante produite en France, simple à cultiver et dont on peut se servir dans l’alimentation comme dans le textile. Le chanvre a beaucoup d’avenir. Nous allons lancer deux mélanges veggie ainsi qu’un taboulé à base de chanvre. Pour résumer, nous nous démarquons de la concurrence grâce au sourcing, en développant des produits qui ont du sens, adaptés aux besoins des consommateurs et avec des emballages qui ont le moins d’impact possible sur l’environnement ».
Vous revenez du salon Natexpo, quelles sont les grandes tendances dans l’alimentation bio et végétale selon vous ?
« Il y a une grande tendance autour de la protéine végétale. Le défi est de proposer une protéine végétale, avec le même apport en protéine que la viande, qui soit équilibrée, saine et bonne à la fois. Nous sommes d’ailleurs en train de développer des nouveautés sur le sujet pour le printemps prochain. Il y a également une grande réflexion autour du sucre, comment en consommer moins car c’est devenu un véritable fléau pour la santé. Une tendance sur les produits locaux et sur le vrac également. A Natexpo, j’ai vu beaucoup de start-up qui travaillent en profondeur sur tous ces sujets et qui ont plein de bonnes idées, c’est très encourageant ».
Peut-on parler de véritables changements dans l’alimentation bio allant vers plus de végétal et moins de produits industriels ?
« Oui bien-sûr ! Il est possible de choisir ce que l’on mange et les consommateurs recherchent des produits rassurants. Ils sont de plus en plus méfiants à l’égard des produits industriels. C’est l’ADN même du bio, une liste courte d’ingrédients ».
Quelle est votre vision de l’évolution de la marque depuis 30 ans ?
« Depuis 30 ans, la marque Priméal s’est beaucoup enrichie que ce soit au niveau de ses produits mais aussi de ses valeurs. Nous proposons toujours plus de diversité tout en restant centrés sur nos valeurs nutritionnelles. Nous avons aussi évolué sur le côté pratique de nos produits. Nous proposons des légumineuses faciles à cuisiner par exemple. Enfin, on peut noter une évolution au niveau de la communication. Aujourd’hui nous communiquons beaucoup plus sur nos innovations, nos filières, nos matières premières et nos processus ».
Quelles sont les ambitions de Priméal pour l’innovation dans les années à venir, les projets en cours ?
« Nous travaillons sur le chanvre et sur la protéine végétale, comme je vous le disais, mais nous souhaitons surtout trouver des solutions aux dangers que l’on ressent comme celui du sucre par exemple. Nous menons une réflexion globale sur l’alimentation et nous cherchons à apporter de la pédagogie à travers nos produits. Notre but est de proposer un repas végétal complet avec des produits les plus français possible et des process mélangés sans jamais tomber dans l’ultra consommation ».
